GAZARIAN Ani Les sentiments de guerre _octobre 2020
Mon pays, mon peuple est dans une situation difficile. Je souffre beaucoup.L'ennemi détruit ma patrie.
Étant une représentante de la génération du 21 ème siècle, je pensais, que tout était fini, resté dans le passé. Je pensais, que je ne verrai jamais la guerre, mais maintenant je vois la guerre et l'épidémie. Des difficultés que je voyais dans ma vie ne me semblent pas difficulté, parce que ces évenements sont les plus horribles. Mes camarades de classe avec qui je combattais pendant les cours, aujourd'hui me protègent à la frontière. Mon coeur brise. Nos soldats sont forts. C'est, il me semble le pire rêve. Mon coeur se brise avec chaque soldat qui meurt. Je crois en Dieu et nos garçons forts. Je sais une chose«Nous gagnerons». Nous sommes des Arméniens fiers et courageux. Je suis fiere que je suis Arménienne. Les Arméniens sont courageux, intelligents, forts. J'ai peur, mais pas pour moi, pour ceux qui se tiennent à la frontière et ils se battent pour la vie et la mort. Ils sont notre fierté, nos frères et nos parents. Ils sont les héros de notre rêve. Ils se battent avec le désir de vivre dans leur coeur. Nos soldats sacrifient leur vie pour nous, pour notre patrie. Ces jours sont malheureux pour nous, mais « Nous Gagnerons» et ce jour viendra bientôt où nous célébrons notre victoireavec une grande joie.
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OHANIAN Alla Mon oncle a sacrifié sa vie pour notre patrie
14 décembre 2020 __________________________________________________________________________
Dans cette guerre malheureuse qui a duré 44 jours , mon oncle qui était lieutenant - colonel de l'unité militaire d'Idjevan, a été tué. Le 19 novembre, alors qu'il combattait contre l'ennemi, mon oncle a été blessé dans cette zone reprise par les Azéris. Le 19 novembre , nous avons appris que mon oncle avait été blessé, mais comme cette région était déjà entre les mains de l'ennemi, nous ne pouvions pas le faire sortir, ni lui, ni ses camarades d'armes. Et donc du 19 novembre au 8 décembre nous n'avons eu aucune information. Le 8 décembre, mon oncle a pu sortir de cette zone, malheureusement il était mort. Le 10 décembre mon oncle a été enterré. Notre famille souffre beaucoup, mais en même temps nous sommes fiers de lui. Oui, je suis fière d'avoir un oncle héroïque qui a sacrifié sa vie pour notre patrie, sauvé la vie de nombreux soldats.

Compte rendu du voyage de Joseph Milliner
Du 25 septembre au 9 octobre 2020
J’avais prévu de me rendre en Arménie à la mi-mars pour présenter de vive voix à nos partenaires des écoles et de l’Université d’Idjevan le projet inter-établissements pour la promotion de la francophonie dans la région du Tavush, projet conçu par l’association Amitié et Échanges Franco-Arméniens (AEFA). La pandémie et le confinement m’en ont empêché. Ce voyage prévu pour le printemps, j’ai pu le réaliser à l’automne, aux premiers jours de l’année scolaire, moment opportun pour lancer un projet. Les objectifs de la démarche étaient les suivants :
- garder un contact direct avec nos divers partenaires ( directeurs, professeurs et étudiants),
- remettre leur bourse aux étudiantes de l’an passé et recruter de nouvelles boursières,
- exposer le projet inter-établissements, ses objectifs et ses modalités de réalisation,
- annoncer le projet de création par le Fonds Arménien de France d’une école d’agriculture dans la région et le partenariat de notre association dans la mise en œuvre de ce projet.
A Erevan
Dès mon arrivée à Erevan j’ai eu le plaisir de rencontrer Catherine Lesimple, psychologue clinicienne en Arménie – adhérente de la première heure de AEFA, dont j’avais beaucoup entendu parler – de faire ample connaissance et de sympathiser. Par son intermédiaire, j’ai rencontré Lilya Chalounts, directrice de France Formation International, organisme spécialisé dans la formation. Elle peut organiser une formation « sur mesure » auprès de nos professeurs de français, une formation dispensée sur place, à Idjevan, à Idjevan, qu’elle connaît bien pour y avoir travaillé aux côtés de la municipalité par le passé.
J’ai également été reçu par madame Gharamyan, Directrice de l’Alliance Française. Outre que l’Alliance Française peut assurer des stages de formation, sa directrice porte un intérêt particulier à l’école n°1 d’Idjevan, l’école pilote de notre projet.
A Idjevan
Dans la région du Tavush, j’avais prévu de rendre visite aux écoles d’Atchadjour et de Sevkar, de saluer leurs directeurs, de rencontrer les professeurs de français et leurs élèves, que j’ai le plaisir de visiter depuis trois ans. Mais ces deux écoles étaient fermées, la première en raison de la pandémie – des cas positifs y étant testés – la seconde en raison de son extrême proximité avec l’Azerbaïjan et de risques de bombardements. Mon activité s’est donc vue circonscrite à Idjevan.
A mon arrivée j’ai été accueilli à l’Université par les quatre étudiantes boursières de l’association. J'ai remis à chacune d'entre elles le montant de leur bourse pour l'année universitaire 2019-2020. Ces étudiantes m’ont accompagné à l’école n°1 où nous avons assisté à la fin d’un cours de français de Madame Hayarpi Tustsulian et pris rendez-vous pour une réunion avec les professeurs de français des trois écoles et de l’Université.
En raison de la pandémie, l’Université n’était ouverte en « présentiel » que le jeudi. Je m’y suis rendu pour remettre leur bourse aux étudiantes, et donner à cette petite manifestation une certaine solennité, en présence d’autres étudiants et de la presse locale. A la suite de quoi, accompagné de Madame Mardanian, directrice de la Section Langue et Littérature françaises – et mon interprète – et d’une professeure, j’ai été reçu par Monsieur le Recteur pour renouveler la convention entre l’Université d’Idjevan et Amitié et Échanges Franco-Arméniens. Nous avons évoqué la déjà longue collaboration de AEFA avec l’Université et sa persévérante implication dans la promotion de la francophonie. Par la même occasion, j’ai aussi eu l’opportunité de lui annoncer le projet du Fonds Arménien de France en gestation : la création d’un établissement d’enseignement agricole à Idjevan. Lequel projet ne peut que conforter le développement de l’enseignement du français dans toutes les écoles de la région… et élargir un vivier de futurs étudiants en Français.
Malgré la grande tension et l’émotion suscitées par le conflit avec l’Azerbaïdjan, s’ajoutant aux contraintes de la pandémie, nous avons pu nous réunir le samedi 3 octobre. Étaient présents à cette réunion, Mme Aïda Mardanian, de l’Université, des professeures représentantes des trois écoles partenaires de notre projet inter-établissements, et une dizaine d’étudiantes. Suyzanna Petrosyan, notre représentante, avait pris toutes les dispositions nécessaires pour que cette réunion de concertation puisse se tenir. L’ordre du jour était le suivant :
*1- Présentation du projet de « Promotion de la francophonie dans le Tavush »
*2- Présentation du projet de création d’un établissement d’enseignement agricole à Idjevan, par le Fonds Arménien de France.
*3- Présentation du projet AEFA soumis au département de l’Essonne dans le cadre de son appel à projet d’inclusion sociale des jeunes dans les projets de coopération internationale
*4- Mise en place d’un groupe de pilotage du projet AEFA.
*5- Recrutement de nouveaux boursiers.
*6- Remise d’une allocation aux trois écoles pour organiser une promotion de l’enseignement agricole (visite de la ferme pilote de Lusadzor, par exemple – à voir avec Souren Kevorkian).
*7- Questions diverses, échanges à bâtons rompus.
Un premier groupe de pilotage a été mis en place. Madame Aïda Mardanian assurera la coordination générale du projet en Arménie. Elle sera assistée de Hayarpi Tutsulian pour le volet pédagogique, culturel et formation, et de Syuzanna Pétrosyan pour la communication et l’organisation. Quand les temps seront plus propices, ce groupe s’étoffera avec la participation des professeurs des écoles partenaires.
Le recrutement des nouvelles boursières s’est avéré plus compliqué cette année, étant donné le dysfonctionnement général des systèmes éducatifs, en Arménie, comme partout dans le monde. Je n’ai pas pu, en l’occurrence, organiser des tests sélectifs. Se présentaient quatre nouvelles candidates, auxquelles s’ajoutaient trois de l’année précédente qui souhaitaient renouveler leur engagement. Sur l’insistance des professeurs présents, et sur l’affirmation de leur motivation, j’ai pris sur moi la responsabilité de retenir toutes ces candidatures, qui seront validées, je n’en doute pas, par notre Association. N’oublions pas que ces bourses, qui permettent aux étudiants de payer leur frais de scolarité, sont une aide sociale très appréciée, et probablement encore plus dans la conjoncture présente. Ces boursières travailleront en binôme dans les quatre écoles partenaires du projet. Tandis que la réunion se poursuit, Hayarpi planifie avec ces étudiantes leurs interventions dans les écoles et dans le centre culturel Angela Vanessian, désormais implanté dans les locaux de l’école n°1 d’Idjevan. J’ai le plaisir de remettre aux professeurs des écoles de la part de notre association, une allocation pour chacune des trois écoles destinée à financer des actions dans le domaine de l’orientation des élèves, et particulièrement vers l’enseignement agricole, en partenariat avec la ferme laitière et fromagère de Lusadzor. Ce fut une réunion très positive, qui posait de bonnes prémisses pour la réalisation de notre projet. Et pour conclure ces rencontres, j’invitais tout ce petit monde à un repas convivial, joyeux et sympathique, comme nous l’avions vécu l’an dernier (2019) à la même époque.
Mais… Quand j’arrivais à Erevan le 26 septembre, outre la pandémie, la guerre dans l’Artsagh s’est invitée. Ces jours-là, j’ai rencontré des gens : qui un mari, qui un frère, qui un ami, qui un copain, qui une connaissance… partis au combat, et qui ne sont pas revenus. J’ai été témoin de la mobilisation générale. J’ai été témoin des inquiétudes et des angoisses. J’ai aussi été témoin de la solidarité des Arméniens d’Arménie qui ont accueilli massivement leur frères exilés de l’Artsakh. J’ai, surtout, eu l’immense tristesse d’apprendre que Hayarpi, notre chère Hayarpi, venait de perdre son mari, Tatul, dès les premiers jours du conflit. Quand on connaît quelqu’un, on n’est plus dans l’abstraction, on n’est plus dans la généralité, on est dans la peine et la compassion, avec quelqu’un pour quelqu’un.…
Je m’en reviens donc d’Arménie, endeuillé, triste. Mais persuadé que notre meilleure façon d’aider nos amis, c’est de continuer à réaliser avec eux nos projets. Ils comptent sur nous, ils ont besoin de nous. Aidons-les
Joseph MILLINER

Atchadour, le 06.04.2020
J'habite un village, Atchadour, situé au Nord d’idjevan dans le Tavoush où j'ai eu la chance d'étudier le français. Très connu pour son hôpital, ce village dispose aussi d'une école maternelle et d'un établissement à la fois primaire et secondaire. La vie y était très active, mais le coronavirus a changé tous nos projets. Nous avons perdu la liberté. Nous sommes comme prisonniers.​ Notre maire a demandé à ses travailleurs de désinfecter le village. Tous les bureaux sont fermés.
Notre planète est en danger. Il est difficile de vivre,​ de respirer, de marcher et de rencontrer quelqu'un. Nous devons nous asseoir à la maison et ne pas sortir. Mes amis, mes parents me manquent beaucoup. Comme je suis une fille active, je ne peux pas rester à la maison. Je veux aller à l'université, participer aux cours,​ aux différentes manifestations. Mais malheureusement je ne peux pas faire ça, parce que je comprends qu'en restant en plein confinement, j'aide mes parents, mes amis, mes proches, mon pays.
De jour en jour le nombre de cas de coronavirus augmente. La situation est catastrophique surtout aux États-Unis, en Italie, en Espagne,​ en Allemagne et en France. Le nombre de personnes infectées dans le monde entier est 1.039.166. On nous a donné cette information le 3 avril.
Quant à l'Arménie,​ là,​ le 5 avril il y avait 822 cas de coronavirus.​ Les écoles maternelles, les écoles, les collèges, les lycées et les universités sont fermés. Personne ne sort de la maison. Si quelqu'un a besoin de sortir, il doit avoir son passeport et un permis de sortir. Sinon il doit payer une amende. Le premier cas en Arménie a été enregistré le premier mars. Jusqu'à cette date, il n'y avait pas de cas de coronavirus dans notre région. Mais il y a quelques jours on a annoncé qu'il y a​vait 3 cas dans le Tavoush.​
Heureusement, il n'y a pas de cas à Atchadour. A cause de coronavirus, la vie est très passive dans notre village.​ Le maire de notre village a entrepris les mesures pour que les habitants soient en bonne santé. Notre gouvernement fait tout pour que le nombre de cas et de mortalité n'augmente plus. Notre pays manque de médecins et d'infirmiers. Si j'étais infirmière ou médecin, je les aiderais. Mais maintenant je ne peux que rester à la maison et continuer mes études en télétravail.
Je veux espérer qu'un jour tout ira bien et que nous reprendrons notre vie habituelle. Si vous avez en projet d'aller en Arménie, venez jusqu'à Atchadour. Les habitants y sont hospitaliers Nous avons à proximité du village le monastère de Makaravank qui est très célèbre. Construit au 12ème siècle, il a une histoire intéressante que je pourrais vous raconter.
Neli Gasparian, étudiante de première année
Antenne d’Idjevan de l’université d’État d'Erevan
Siège : 30, allée de la Bergerie 91190 - Gif-sur-Yvette |
Courriel : aefarmenie.fr@gmail.com Tel : 06 22 70 31 40 |
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