Automne 2022 ( du 18 au 28 septembre) : mission de Jos Milliner
Automne 2022 ( du 18 au 28 septembre) : mission de Jos Milliner


 

Cette mission a été préparée, comme d’habitude, sous la direction de notre présidente, mission dont le premier objectif est de manifester la présence active, et fidèle de notre association dans l’Université d’Idjevan – auprès de son Recteur, de ses professeurs et de nos étudiantes boursières - et dans la dizaine décoles de notre réseau - auprès de leurs directeurs, de leurs professeures de français et de leurs jeunes élèves. À cette démarche, disons traditionnelle de la promotion de la francophonie, s’est ajouté un nouvel objectif, celui de soutenir la création d’un établissement d’enseignement agricole à Idjevan, le Lycée Patrick Devedjian, projet conçu et mis en oeuvre par le Fonds arménien de France, où le français aura une place importante. À cet effet, AEFA a engagé un partenariat avec cette grande association… Syuzanna Petrosyan, notre correspondante permanente sur place, a organisé la planification de mes visites et de mes diverses réunions. Je l’en remercie chaleureusement…

 

          J’étais déjà présent en Arménie à la fin de septembre 2020, au début de cette guerre de quarante-quatre jours qui fit tant de victimes. Je reviens deux ans plus tard, quelques jours après de nouvelles agressions, à la mi-septembre, de l’Azerbaïdjan aux frontières du pays. Pour constater, encore, le désarroi et la lassitude des Arméniens. Et aussi  pour ressentir leur déception et leur sentiment d’abandon par la communauté internationale. La célébration de l’anniversaire de l’Indépendance n’a pas été, dans ces circonstances, un jour de fête : ce fut un jour sans feux d’artifices et sans enthousiasme. Mais, cependant, la vie continue, avec une capacité de résilience,  terme que l’ on se plaît à utiliser aujourd’hui.

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          Programme chargé sur une durée d’une dizaine de jours : visites des écoles, relations avec l’Université (rencontres avec le recteur, les professeures et les étudiantes), installation du Centre Culturel Francophone Angela Vanessian, inauguration du lycée agricole Patrick Devedjian…

 

1- Tournée des écoles.

 

          La visite dans les écoles (actuellement  neuf) est une opportunité pour manifester aux écoliers qui étudient le français, aux professeures qui l’enseignent et aux directeurs qui préservent, voire promeuvent, cet enseignement dans leur établissement, le soutien et la reconnaissance de la France. Et, en ces temps difficiles pour l’Arménie, le public rencontré a été très sensible au message de solidarité et de compassion transmis au nom de notre association Amitié et Échanges franco-Arméniens.

 

          Dans ces écoles, toujours un accueil chaleureux et convivial ! Deux nouvelles écoles ont adhéré à notre réseau : la petite école de Yenokavan (une centaine d’élèves) et celle, plus importante d’ Azatamut (460 élèves). Ces visites sont l’occasion de rencontrer les enfants dans leur classe, d’échanger quelques mots, de leur offrir un petit porte-clés Tour Eiffel (l’image-symbole, s’il en est, de la France) – ce qui les ravit. Occasion, surtout, d’enraciner nos liens avec les directions d’établissement. À cet  effet, est signée une convention de partenariat entre l’association AEFA et l’établissement : les étudiantes et les professeures de français qui m’accompagnent sont des interprètes précieuses pour commenter  les quatre articles de cette convention (communication, orientation, action culturelle, pédagogie et formation - cf pièce jointe). Occasion encore, et aussi, d’officialiser, et d’autoriser, dans les écoles,  l’action des étudiantes boursières sous le tutorat des enseignants de français.

 

2- À l’Université.

          À l’Université aussi, la rencontre avec le Recteur est devenue traditionnelle, rituelle. Non seulement pour signer la convention de partenariat entre AEFA  et l’Université d’Idjevan, mais aussi  pour s’entretenir avec les étudiantes boursières et futures boursières.

 

          * L’entretien avec M.le Recteur, planifié par Mme Aïda Mardanian, directrice de la section Langue et littérature françaises, et en présence de Syuzanna Petrosyan, mes interprètes, est d’autant plus simple et direct que nous nous connaissons depuis sa prise de fonction. Un de ses soucis, en l’occurrence, concerne la faible attractivité du français dans cette région pourtant réputée francophile. Je l’assure du soutien, indéfectible depuis 2008, de notre association, qui, depuis, a octroyé des dizaines de bourses aux étudiantes – dont certaines sont devenues professeures de Français. Sans négliger le travail fait en amont dans les écoles. L’enseignement de la langue et de la culture françaises a encore de l’avenir en Arménie.

 

          *Autre manifestation traditionnelle à l’Université : la remise des bourses aux étudiantes, manifestation sympathique et bienvenue pour celui qui joue un Père Noël au printemps et à l’automne. La presse locale est présente pour témoigner de la joie des récipiendaires. Une nouveauté cette année : les étudiantes boursières prennent connaissance d’un cahier des charges qui conditionne l’obtention de leur bourse. Cahier des charges écrit, lu, commenté et signé par les intéressées. Ceci participe d’une perspective qui installe les relations dans une démarche contractuelle écrite (pièce jointe).

 

          * Mais pour assurer la pérennité du Français à l’Université, il convient de l’encourager par le recrutement de nouveaux boursiers étudiants de 1ère année. À cet effet les candidats sont soumis à un exercice d’écriture qui teste à la fois leur aptitude et leur motivation. Quoi qu’il en soit, ils sont recommandés par leurs professeurs. Nouveauté cet automne : tandis que les candidats planchent sur leur exercice, toutes les étudiantes déjà boursières sont sollicitées pour rendre compte par écrit de leur action passée et de leurs projets pour la promotion de la francophonie. En « sujet libre », il leur est demandé d’exprimer leur sentiment sur l’actualité douloureuse de leur pays : sentiment plein de tristesse, d’inquiétude… Mais aussi d’espérance. Très émouvant.

 

3- La formation pédagogique.

 

          AEFA a organisé – et financé – un programme de formation auprès des enseignantes des écoles de son réseau (cf. supra). Elle a concerné une dizaine de professeures. Une première évaluation a été faite avec les intéressées à l’issue de la première session en avril 2022.

          * Dans le cadre de la préparation de la rentrée scolaire 2022-2023, il importait de planifier, éventuellement, une nouvelle session de formation pédagogique et, donc, de réunir les intéressées pour recueillir leur avis. Toutes n’ont pas pu venir, mais leurs représentantes ont parlé pour les absentes : il y a unanimité pour reconduire la formation. Outre les anciennes stagiaires, trois nouvelles rejoindront le groupe initial.

 

          * Une rencontre, à Erevan, avec Lillya Shalunts, directrice de France Formation International, et animatrice du stage – en présence de Syuzanna Petrosyan, coordonnatrice du projet – a permis de faire un bilan de la session passée. Il est apparu que les quatre enseignantes de français de l’école n°1 d’Idjevan – école qui fait partie du réseau des onze établissements d’Arménie bénéficiant d’un enseignement de « français renforcé »  -  sont un public dont le niveau de formation tant didactique que pédagogique est supérieur à celui des professeures des écoles de village. C’est pourquoi la prochaine formation ciblera les enseignantes des autres écoles. Si l’objectif premier de cette formation est de fournir une démarche et des outils « pédagogiques », la dimension «didactique», selon la formatrice, mérite également un approfondissement… Il est donc conclu que la formation sera reconduite.

 

 

Le Centre Culturel Francophone.

 

          * Avec le soutien actif de AEFA, a été créé à Idjevan, en 2014, à l’initiative d’Angela Vanessian, jeune professeure de français, prématurément décédée, un Centre Culturel Francophone. Après avoir été hébergé dans des locaux de la municipalité d’Idjevan, ce Centre a été transféré – avec son mobilier, son équipement informatique et sa bibliothèque (financés par AEFA) – dans une salle de classe de l’école n°1 d’idjevan, devenu, dès lors, moins accessible à un large public. Grâce au Fonds Arménien de France, ce Centre Culturel Francophone trouvera un nouveau siège, plus largement ouvert, dans le Collège d’État d’Idjevan, dans un des locaux affectés au nouveau lycée agricole Patrick Devedjian.

 

          * Un temps important de la mission aura donc été consacré à l’installation de cette structure. Sa localisation assurée, il importe d’organiser son fonctionnement. D’ores et déjà, une « directrice », Meri Gasparian, a été recrutée, et sera rémunérée, par AEFA.  Plusieurs réunions avec les intéressés se sont tenues pour élaborer un cahier des charges (en pièce jointe) qui définit les responsabilités, les missions et le fonctionnement du Centre. Il est prévu que les étudiantes boursières seront des chevilles ouvrières actives pour l’animation du Centre Francophone, ainsi que les écoles correspondantes – comme convenu dans la convention de partenariat (article 3).

 

5- « Inauguration » du Lycée Patrick Devedjian.

 

          * L’inauguration du Lycée Patrick Devedjian, dans les locaux du Collège d’État d’Idjevan, préparée par les services du département de Hauts de Seine devait être un temps fort de cette rentrée scolaire. L’actualité – l’agression de l’Azerbaïdjan aux frontières de l’Arménie dans les premières semaines de septembre- ne l'a pas permis. De sorte que la délégation française officielle a dû annuler son déplacement. Quoi qu’il en fût, le Fonds Arménien a maintenu son programme de présentation de « son » lycée. Le public présent a apprécié les échanges spontanés avec les futurs lycéens, leur motivation et leur enthousiasme.

 

          * Notre association, AEFA, répondait aussi à l’invitation. Ce fut pour elle l’occasion de se réjouir de cette réalisation du Fonds Arménien, si pleine d’avenir pour cette superbe région du Tavush . De se réjouir aussi d’être un partenaire de ce projet et de participer à cette manifestation. Toutes nos étudiantes en langue française, des professeures et même plusieurs directeurs d’école étaient présents. Ils ont pu écouter, recueillis,  le poème d’Éluard, Liberté, récité en français, par une étudiante, traduit en arménien par une autre, tandis qu’une autre jeune artiste interprétait à la guitare une chanson française.

 

          *  Occasion, enfin, de visiter la salle qui sera dédiée au fonctionnement du Centre Culturel Francophone, et de rendre hommage à Angela Vanessian, en présence de son frère, à cette jeune femme qui fut une pionnière de l’enseignement de la langue et la culture françaises dans sa région, et fondatrice de ce Centre.

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Conclusion

 

          Ces actions sur le terrain sont bien évidemment appréciées par nos partenaires locaux. Mais il est bon aussi que leur implication comme celle de notre association soient reconnues par les institutions. C’est pourquoi, outre la municipalité d’Idjévan, l’ambassade de France – par le relais de son Conseiller Culturel - et l'alliance française d’Érévan sont informées de nos projets. Pour que, éventuellement, elles leur apportent leur soutien...

 

          Depuis 2020 Amitié et Échanges Franco-Arméniens s’est associé au Fonds Arménien de France pour promouvoir la formation agricole dans la création de son lycée Patrick Devedjian à Idjevan, et ce faisant, pour continuer à encourager l’enseignement du français Ce partenariat participe à une synergie au profit de la région du Tavush, et donne aussi de nouvelles perspectives à notre association, grâce, en particulier, à l’ouverture d’un Centre Culturel Francophone dans les locaux de ce lycée.

 

          Quoi qu’il en soit, il nous faut témoigner de notre solidarité à tous ces amis Arméniens qui comptent sur nous : ils y sont infiniment sensibles. C’est ce que nous tâchons de faire. Nous n'avons pas manqué aussi d'en parler au public de la vallée de Chevreuse, lors d'une conférence à Gif-sur-Yvette, en janvier 2022, intitulée : "Arménie d'hier et d'aujourd'hui " présentée par Paulette Coutant et où Jos Milliner et Julien Lecouturier, nos représentants, ont fait part de leurs missions en Arménie, répondant aux multiples questions du public.

                                                                                         Jos MILLINER                        

 

 

Le Centre francophone Angela Vanessian
Le Centre francophone Angela Vanessian


Septembre 2022 - la renaissance du centre francophone Angela Vanessian, à Idjevan, au Lycée agricole P. Devedjian

En ce 26 septembre 2022, le Centre francophone Angela Vanessian a repris vie au Lycée agricole Patrick Devedjian, en présence de représentants du Fonds arménien de France dont Michel Pazoumian, de Mme Aïda Mardanian, directrice du département de français de l'université d'Idjevan, de professeurs, de Jos Milliner représentant notre association, de Jean Vanessian, frère d'Angela, de Méri  Gasparian, directrice du Centre et d'étudiants.

Jos a d'abord pris la parole pour évoquer l'importance de ce Centre pour donner un élan à la francophonie dans la région. Des étudiantes ont apporté une note de poésie, comme  qui a récité un poème de Silva Kaputikian et Vanouhi qui a chanté en arménien.

Michel Pazoumian a présenté le lycée agricole et son fonctionnement.

Vous pourrez découvrir les nombreuses photographies de cette inauguration sur le site internet du Centre francophone :

 

https://www.facebook.com/centreAngelaVanessian

Le Centre francophone fut très actif de 2014 à 2017, comme l'évoque Julien Lecouturier en 2015

 

Après des séances à l'université d'Idjevan, je me rends au centre francophone Angela Vanessian, situé dans la galerie d'art, à quelques pas du parc municipal. C'est toujours un plaisir de travailler avec des enfants qui viennent ici pendant leur temps libre, pour améliorer leur français par des activités éducatives à caractère ludique (travail sur les couleurs, les nombres, le vocabulaire thématique, l'expression orale, l'écriture, etc). S'il y a quelques figures que je revois chaque lundi, nous avons la chance d'avoir un nombre accru de participants depuis quelques semaines, en raison de la préparation des fêtes de fin d'année. Voici notre programme : nous allons réciter des poèmes liés à Noël, chanter Vive le vent, et créer un calendrier de l'Avent, où chaque enfant prendra un chocolat, qu'il donnera à un camarade en exprimant ses voeux. Si je dis “nous”, c'est qu'il y a des étudiantes dévouées et enthousiastes, qui se relaient le lundi et le jeudi pour animer le centre. Dernièrement, plusieurs étudiantes sont venues en tant que “stagiaire”, pour comprendre comment se déroulait une séance. On sent de toute part l'enthousiame pour la préparation des festivités. C'est en éveillant les petits francophones d'aujourd'hui, que l'on formera de futurs étudiants motivés dans quelques années, qui pourront, je l'espère, à leur tour animer ce centre !

 

                                                                       Julien Lecouturier

                                                                      Décembre 2015

 

Alice Otarian _ narration
Alice Otarian _ narration


  Alice OTARYAN                               Concours d'éloquence                    30 août 2022

 

Université d'Idjevan - 2e année 

 

 

 

 

  

                        Est-ce que le merveilleux se cache dans l’ordinaire?

 

 

   C’est une question à laquelle on peut répondre par “oui” ou “non”. Dans la vie, beaucoup de gens cherchent le bonheur dans l'abondance. Ils pensent qu’il faut beaucoup de choses luxueuses ou beaucoup d’argent pour être heureux. C’est pourquoi ils créent des maisons somptueuses, achètent des objets précieux…

 

   Revenons à notre question! Est-ce que le merveilleux se cache dans l’ordinaire? Moi, je réponds “oui”! Il ne faut pas être riche pour être heureux. Le merveilleux se cache dans la simplicité. Comme a dit le poète, romancier et scientifique Goethe: “Celui qui se contente de peu, est heureux”. Cherchez votre bonheur dans chaque instant.

 

   Je veux citer un exemple. Le bonheur est un océan. L’océan est très grand. Personne ne peut l’acheter ou l’obtenir. Mais on peut créer l’océan goutte par goutte. Dans la vie, ce sont les actions ordinaires qui sont les gouttes. Chaque fois, en ajoutant une goutte, ainsi nous pouvons créer notre océan. Mais l’essentiel est de pouvoir être optimiste pour ne voir que le point positif dans chaque situation.

 

Souriez, faites sourire des gens, offrez-leur des fleurs, embrassez-vous! Le merveilleux est dans l’ordinaire!

 

 

 

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